28 septembre 2010: « La partie continue » Jean-Michel Baudoin
Dans le cadre de la Journée Européenne des Langues, la Maison de Rhénanie-Palatinat et le CRL Bourgogne s’associent pour présenter la pièce de Jean-Michel Baudoin, rédigée lors de sa résidence à Edenkoben (Rhénanie-Palatinat) en 2007 et publiée aux éditions de l’Amandier, en bilingue (français et allemand) : La partie continue. Pièce en trois sets, avec échauffement et tie break.
Un pays d’Amérique latine, tout juste sorti des affres de la dictature militaire. Le colonel Ortiz, pilote de chasse, héros de la Nation, respire le bonheur : sa femme Laetizia est magnifique, sa fille de vingt ans Angelina, championne de tennis, est le symbole du renouveau du pays. Lorsque Laetizia engage comme domestique Maria, ancienne prisonnière politique, les Ortiz sont inexorablement rattrapés par leur passé.
Au-delà de la mécanique tragique qui dévoile la vraie nature de chaque personnage, la pièce est une réflexion sur l’identité. La vie comme jeu, où les compétiteurs avancent masqués ou ignorants de leur réalité, réserve de douloureuses surprises. Mais inutile de vouloir quitter la table pour se préserver : quel que soit le prix à payer, la partie continue.
« La partie continue »
Paroles et musiques éphémères.
Aurélie Youlia : texte allemand et français
Jean-Michel Baudoin : texte allemand et français
Didier Petit : violoncelle, voix
Cette lecture mêle étroitement la musique improvisée et des extraits – dans les deux langues, le Français et l’Allemand – de la pièce de théâtre « La partie continue », écrite en résidence à la Künstlerhaus d’Edenkoben, dans le cadre des échanges culturels entre la Bourgogne et la Rhénanie-Palatinat. Aux dialogues tantôt violents, tantôt ironiques, tantôt froidement désespérés répondent des moments de musique instantanée, fruits d’une complicité indicible et de l’ouverture au champ de tous les possibles. Les timbres des voix, les chaudes inflexions du violoncelle tissent un univers sonore sensible, entre cris et chuchotements. Il est question d’amour, de secret, de quête de soi, de mort, d’honneur et de lâcheté. De la vie, quoi.
Jean-Michel Baudoin, né en 1950, est comédien, directeur de théâtre, saxophoniste, écrivain. Il a écrit des dizaines de pièces, de factures très diverses, avec une alternance de sujets graves, comme la fugue des adolescents, ou la quête identitaire, et de pièces ironiques ou même burlesques. Toutes s’intéressent avant tout à la musique des mots, à la recherche d’une langue et d’une rythmique propre à chaque personnage et continuent de privilégier le ressort dramatique comme mode de narration. Il a également écrit pour des compagnies de marionnettes, et mené de nombreux ateliers d’écritures, notamment en milieu lycéen. Il dirige actuellement le tout nouveau Théâtre Gaston Bernard, qui développe une action culturelle en milieu rural à Châtillon-sur-Seine, dans le nord de la Côte d’Or.
Didier Petit, né en 1962, se tourne vers le jazz après de solides études musicales classiques. Marqué par l’exubérance de Sun Râ, il travaille dix années au sein du Celestrial communication orchestra du contrebassiste Alan Silva et enseigne à l’Institute of Artistic and Cultural Perception (IACP), où il se lie d’amitié avec des dizaines de musiciens improvisateurs (dont Jean-Michel Baudoin). Caractérisé par une ouverture et une curiosité intarissables, il multiplie les expériences et participe à de nombreux groupes. Le plus ancien est sans conteste le trio du clarinettiste Denis Colin, qui dure depuis vingt-cinq ans. Mais Didier Petit a joué avec tout ce que la planète compte d’aventuriers de la joute musicale instantanée, de Daunik Lazro à Vladimir Tarasov, de Jac Berrocal à Beñat Achiary, d’André Minvielle à Hélène Breschand, en passant par Roger Turner ou Carlos Zingaro … Il a enregistré plus d’un vingtaine d’albums, seul ou au sein de formations allant du duo au Big Band. Il est lui-même directeur de la collection In situ, qui a dépassé la trentaine de références à son répertoire. Didier Petit et le Trio de Denis Colin sont en résidence en Bourgogne pour deux années, à l’invitation du Centre Régional du Jazz.
Aurélie Youlia, comédienne, intervenante en pratiques théâtrales et journaliste culturelle est biculturelle franco-allemande et trilingue français / allemand / anglais. Elle partage sa vie professionnelle entre la France, l’Allemagne et la Suisse. Au théâtre, elle a travaillé avec Jacques Rebotier, Christian Colin, Philippe Adrien, Christian v. Treskow, Jean-Louis Jacopin, René Jouneau, Jean-Luc Paliès, Alberto Nason, Carlo Boso…, incarne Gertrude dans Hamlet en été 2010 à Thüringen (Rudolstadt/RFA) et participe à de nombreux séminaires et festivals internationaux. Au cinéma, elle joue dans Betty Fisher et autres histoires de Claude Miller ou encore Le cantique de la racaille de Vincent Ravalec et aussi dans Vauban, le film où elle incarne le rôle de Jeanne de Vauban pour ARTE. En radio, elle enregistre notamment pour France-Culture et Radio Saarbrücken.
Présentation de la pièce à la Maison de Rhénanie-Palatinat, le mardi 28 septembre à 19h00.