6 avril au 17 mai 2013: Exposition Simone Rueß
L’idée selon laquelle l’intérieur de nos habitations serait un élément révélateur de notre personnalité est largement plébiscitée. Les éléments de décorations qui le composent, la couleur des murs, la présence ou l’absence de livres sur les étagères, font alors figures d’indices. Simone Rueß aurait plutôt tendance à penser que c’est notre manière d’habiter cette surface qui est source d’informations. Simone Rueß aime à penser l’espace, qu’il soit concret ou abstrait, comme un univers sensible, créateur de sens. Cette manière de concevoir notre environnement spatial est proche de celle prônée par l’architecte Yona Friedman qui envisageait toutes ses créations comme des formes mouvantes, ne pouvant être complètes sans une présence humaine.
A la croisée de l’anthropologie et de la sociologie, sa démarche artistique s’exprime sur le mode de l’empirisme. Elle expérimente l’espace à travers son corps. Dans sa série de dessins représentant son appartement, Simone Rueß consigne ses déplacements à l’aide de traits. Ces derniers finissent par se superposer de telle manière qu’ils en deviennent presque illisibles. Elle enregistre également, dans une vidéo intitulée Pfanne, les déambulations des badauds sur une place commerçante de la ville de Varsovie en Pologne. Au fur et à mesure que la vidéo avance, des traits de couleurs variées viennent souligner les différents chemins empruntés par les promeneurs. Des « parcours de marche » deviennent alors visibles, mettant en avant notre utilisation de l’espace qui se structure inconsciemment et nous entraine à emprunter toujours les mêmes chemins.
La relation que nous entretenons avec notre espace de vie est de l’ordre de l’inconscient. En prise avec le quotidien, nous effectuons les mêmes trajets, parcourons les rues de nos quartiers sans même prêter attention à ce qui nous entoure. Nous ne voyons que construction pratique là où Simone Rueß perçoit un indicateur des valeurs de notre société. Ses oeuvres mettent en avant l’architecture comme élément constitutif de notre culture. A l’instar du théoricien Henri Lefebvre, Simone Rueß insiste sur le rôle primordial de l’Homme au sein de l’organisation spatiale des territoires en le positionnant au cœur de son travail.
Clothilde Morette
Die Vorstellung, laut der die Behausung unsere Persönlichkeit widerspiegelt, ist weit verbreitet. Die Dekoration unserer Wohnzimmer, Bücher und Souvenirs auf den Regalen verraten viel über unsere Vorlieben. Rueß denkt, dass unsere Art Räume zu benutzen Spuren, hinterlässt. Das von dem Architekten Yona Friedeman unterstützte Konzept, laut dem sich keine Form ohne den Menschen fassen lässt, ist auch Rueß’ Auffassung von Raum. Konkreter oder abstrakter Raum ist für Simone Rueß ein empfindlicher Kosmos.
Ihre Arbeit erinnert an Anthropologie- und Soziologiestudien, ihre künstlerische Vorgehensweise an Empirismus. Der Körper im Raum ist das Medium, mit dem sie mit Hilfe von Zeichnungen von ihrer Wohnung experimentiert. Die Linien beschreiben ihre Bewegungen, sie überlappen einander und sind an sich kaum mehr lesbar. In dem Video « Pfanne » wurden die Bewegungen der Warschauer Spaziergänger aufgenommen. Jede Linie hat eine Farbe und repräsentiert einen Spaziergänger. Die zunehmend sich verdichtenden Linien bilden die unbewusste Struktur der Raumnutzung ab. Rueß’ Kernaussage ist, dass der Lebensraum im Unbewussten eine wesentliche Rolle spielt. Im Alltag gehen wir die gleichen Wege, ohne zu merken, was um uns herum abläuft. Wir sehen nur praktische Konstruktionen, während Simone Rueß es als Indikator der gesellschaftlichen Wertvorstellungen versteht. Allgemein ist Raum ihr Arbeitsthema, im Gegensatz zu Henri Lefebvre spielen die Menschen die Hauptrolle in der Raumorganisation, und stehen in den Mittelpunkt ihrer Arbeit.
Übersetzung Marie-Charlotte Urena und Ursula Hurson
Vernissage de l’exposition le samedi 6 avril à 12h00
Exposition en « tandem » avec l’appartement Interface (lien ici)