24 septembre – 16 octobre 2008: Exposition Rémy Marlot

Suite à une résidence en Allemagne (Bad Ems, Rhénanie-Palatinat) durant l’hiver 2007, le photographe et vidéaste Rémy Marlot présente un choix de photographies au travers de trois expositions à partir du mois de Septembre. Présent sur la scène française depuis une dizaine d’années, Rémy Marlot a également exposé aux Etats-Unis, au Japon et en Allemagne. Acquis dernièrement par Le Fonds National d’Art Contemporain, son travail est présenté aux rencontres d’Arles 2008.

Au delà de l’architecture, du paysage, de l’ornement architectural ou végétal qui apparaissent comme des motifs récurrents dans le travail de Rémy Marlot et qui se déclinent au gré des séries photographiques, il s’agit avant tout d’un travail sur la lumière. Captant la magie de la lumière à l’instant où elle rend le réel surnaturel dans la série Bad Ems, utilisant le contre-jour, qui vient découper les éléments architecturaux de la cathédrale de Cologne dans la série des Black Churches ou inversant la lumière dans la série Black Houses pour qu’elle surgisse de l’intérieur des maisons, Rémy Marlot porte au regard du spectateur une vision radicale de son sujet. Les pavillons des Black Houses, prennent un aspect irréel, tandis que les imposants monochromes des Black Churches transfigurent les façades de la cathédrale de Cologne en un objet pictural abstrait, aussi inquiétant que fascinant.

La série Bad Ems, exposée à la Maison de Rhénanie-Palatinat à Dijon du 24 septembre au 16 octobre, présente des images prises lors de la résidence de l’artiste en Allemagne. Ville thermale réputée en bordure de la forêt Noire et de la région du Rhin romantique, Bad Ems fut autrefois le lieu de villégiature de l’Empereur Guillaume Ier,
du tsar de Russie et de Goethe. Des paysages de forêts et d’architecture évoquent les vestiges du passé glorieux de la ville et d’un romantisme allemand, comme figé au delà du temps. Un atlante et une cariatide à la peinture écaillée du Château de Balmoral, où résidèrent notamment Dostoïevski et Wagner, semblent soutenir le souvenir d’un monde perdu pour l’éternité. L’image d’un plan d’eau réchauffé par la lumière couchante, perdu dans la forêt, nous offre le spectacle d’un moment de grâce dans un monde déclinant. Une tombe isolée au coeur de la Forêt Noire, d’un romantisme saisissant, qui fait penser à la peinture de Caspar Friedrich, évoque encore la spiritualité des lieux au travers du thème récurrent de la disparition et contraste avec les images de jardins privatifs où des nains, souvent accompagnés de tout un bestiaire en plastique, savamment mis en scène par leurs propriétaires, donnent une vision à la fois plus contemporaine et plus légère du paysage allemand.

Vernissage le mardi 23 septembre à 18h00