Jeudi 21 novembre 2019 à 18h30 : Conférence-débat la révolution pacifique en 1989 en RDA (Christoph Wonneberger)

Source : Bundesarchiv, Gahlbeck Friedrich

Le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombait, un moment inattendu, mais tant espéré. Que s’est-il passé avant cette date en RDA (République Démocratique d’Allemagne) ? Quels ont été les mouvements qui ont marqué les esprits?

Les manifestations du lundi à Leipzig sont un tournant décisif dans cette « révolution pacifique » de 1989. Le peuple se réunit sans violence et s’oppose à l’état omniprésent.

Christoph Wonneberger – en 1989 pasteur à Leipzig – avait organisé les prières de la paix dans l’église St Nicolas qui sont à l’origine des manifestations du lundi. Son appel à la non-violence avant la manifestation du 9 octobre (qui avait mobilisé environ 70000 personnes à Leipzig) est un élément clé dans l’histoire des événements des mois d’octobre et novembre 1989.

Christoph Wonneberger viendra témoigner de cette époque et de ces événements à Leipzig et dans la RDA. Il échangera avec le public et répondra aux questions à l’issue de son témoignage.

Jeudi 21 novembre 2019 à 18h30 à la Maison de Rhénanie-Palatinat

Conférence-débat en langue allemande, traduite vers le français
Réservation obligatoire :
Par mail :
info@maison-rhenanie-palatinat.org ou
Par téléphone :
03 80 68 07 00

 

Avec le soutien financier du Goethe-Institut.

 

Et aussi à Besançon :
Le mercredi 20 novembre 2019 à 18h30
Fac de lettres – amphi Cloché
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Plus d’informations : Maison de l’Europe, Tél. : 03.81.21.29.55

 


 

D.R. Christoph Wonneberger

Christoph Wonneberger (né le 5 mars 1944, à Wiesa im Erzgebirge) est un ancien pasteur et coordinateur des veillées de prière pour la paix de Leipzig.

Le matin du 30 octobre 1989 fut un tournant décisif pour ce chrétien et révolutionnaire pacifiste. En partie grâce à lui, 200 000 personnes défilèrent alors dans le calme dans les rues de Leipzig en scandant « Nous sommes le peuple ! ». Mais ce lundi-là, Wonneberger s’effondra, victime d’un accident vasculaire.

Il avait seulement 45 ans, lorsque l’attaque cérébrale se produisit, il perdit alors l’usage de la parole. La rééducation fut pénible, Wonneberger dut presque réapprendre à vivre. Cette attaque laissa des traces, mais sa reconstruction se fit grâce à une volonté de fer.

Durant l’été 1968, Christoph Wonneberger était présent lors du Printemps de Prague sur les rives de la Vltava, à distribuer clandestinement des tracts. La fin du grand espoir de liberté lié à cet événement le toucha fortement, mais il ne perdit pas courage et apprit le polonais pour se lier avec le mouvement Solidarność (solidarité). Au début des années 1980 il devint actif à Dresde. Conjointement avec la paroisse de Weinberg, il fut à l’origine de l’Initiative Sozialer Frieden (paix sociale), un réseau national qui lancera les veillées de prière. En 1986, il fonda le groupe de travail ecclésiastique pour les droits de l’homme (AG Menschenrechte).

Avec Christian Führer, Wonneberger est l’initiateur des veillées de prière. Il les organisa à l’église Saint-Nicolas de Leipzig jusqu’en août 1988, moment où le gouvernement commença à voir d’un mauvais œil les agissements des chrétiens.

Wonneberger n’allait pas se laisser museler. Le 25 septembre 1989, il prit à nouveau la parole à l’église Saint-Nicolas : « L’appareil de la Stasi, les bataillons de police, les chiens dressés, ne sont que des tigres de papier. N’ayez pas peur. » 2 000 personnes entonnèrent alors pour se donner du courage « We Shall Overcome » et quittèrent l’église. Près de 6 000 personnes surprirent le pouvoir et firent même quelques mètres sur le boulevard circulaire de Leipzig.

Beaucoup disent encore aujourd’hui que « Wonni » était l’homme le plus important. Sa préoccupation a toujours été de rendre les choses publiques.

Source : Thomas Mayer, Revolution und Mauerfall (Robert-Havemann-Gesellschaft)

Pour en savoir plus :

http://revolution89.de/gesichter/christoph-wonneberger/5eb1789fa5cee5da5f48b7a8b991a70b/ (en allemand)

Un article d’Alain Lewkowicz lui est consacré sur France Culture : L’homme qui a fait chuter le Mur de Berlin : Christoph Wonneberger
https://www.franceculture.fr/histoire/lhomme-qui-a-fait-chuter-le-mur-de-berlin-christoph-wonneberger